Thursday, June 28, 2018

SLAV de Robert Lepage : une inqualifiable appropriation culturelle!



Le 28 juin 2013.

People, don't you understand
The child needs a helping hand
Or he'll grow to be an angry young man some day?
Take a look at you and me
Are we too blind to see
Do we simply turn our heads, and look the other way?
- Elvis Presley (In the ghetto).

A Montréal, les descendants d'esclaves autoproclamés réclament l'annulation de ce spectacle, au motif brillamment expliqué par l’artiste hip-hop mondialement connu Lucas Charlie Rose : « On pense que le spectacle SLĀV est de l'appropriation culturelle parce qu'il est basé sur des chants d'esclaves afro-américains et qu'il est monté par des personnes blanches ». En outre, « les chants d’esclaves n’ont pas été écrits pour que des personnes blanches fassent un profit sans inclure des personnes noires ».

En effet, avec ce genre de spectacle sur scène, M. Lepage peut compter sur des recettes qui lui permettront de prendre prochainement sa retraite; Céline Dion aura fait pâle figure sous cet angle, surtout si l'on pense en effet aux prix des billets dans tous les cas. On comprend aisément l'indignation des manifestants en rage devant le Théâtre du Nouveau Monde (parmi lesquels, chose curieuse, on apercevait quelques blancs, descendants, on le suppose, des propriétaires d'esclaves); et encore plus les accrochages physiques avec le public, en ce cinquantième anniversaire de l'assassinat de Martin Luther King.

Il faut voir les choses en face : pour un spectacle musical, la couleur de peau a beaucoup plus d'importance que les cordes vocales et doit correspondre au récit. Quelle gaffe d'avoir accordé le rôle principal à Betty Bonifassi.

Logiquement, le public doit maintenant réagir sur tous les fronts contre le phénomène d'acculturation.

Il faut dorénavant rejeter les musiciens de jazz blancs. Boycotter sans pitié les concerts de la cantatrice Marie-Josée Lord, qui ose interpréter, alors qu'elle est de souche haïtienne, des opéras conçus par, et pour, des blancs. A l'écran et sur la scène, plus question d'acteurs non-juifs pour les drames bibliques; plus de shiksa pour jouer l'Esther de Racine.

On frémit d'indignation quand on pense que la maorie néo-zélandaise Kiri Te kanawa a eu l'outrecuidance de faire carrière non seulement à l'opéra, mais de chanter à l'occasion du jazz, alors qu'elle n'est ni blanche ni noire, et on ose à peine signaler l'usurpateur Johnny Clegg, un chanteur zimbabwéen - ex-rhodésien, et juif de surcroît - qui se pare du titre de "Zoulou blanc"!

Et Perry Como qui chanta "Kol nidre"... Une hérésie...

Il faut détruire impitoyablement toutes les pellicules du "Othello" d'Orson Welles et de "Mayrig" de Henri Verneuil, où Omar Sharif, arabe libano-égyptien converti à l'islam, eut l'obscénité d'incarner un réfugié arménien chrétien ayant survécu au génocide ordonné par l'Empire ottoman. Et comment l'Italo-Américain Ben Gazzara a-t-il pu prêter ses traits à Abraham Cady dans la mini-série QB VII? "L'orchestre rouge" de Jacques Rouffio, est particulièrement pénible en la matière : Claude Brasseur jouant le rôle du juif polonais résistant Leopold Trepper, l'Arménien Serge Avédikian celui de Hillel Katz (faut-il préciser l'origine ethnique de ce dernier?), enfin le juif algérien Roger Hanin transformé en Ian Karlovitch Berzine, agent soviétique d'origine lettone. De trop nombreuses fausses notes en l'occurrence.

Tous ces contre-emplois, sous le fallacieux prétexte de liberté artistique et d'expression, sont répugnants.

Mais le meilleur, ou le pire, est pour la faim.

La cuisine est un art, alors plus question de manger les bagels de la rue-Saint-Viateur qui ont perdu tout leur goût depuis que le propriétaire est un goy de souche italienne. Pire, le smoked meat de Schwartz est d'un fade depuis que cet établissement est tombé dans l'escarcelle de Céline et René.

Mordecai Richler a dû se retourner dans sa tombe.

LP

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