Sunday, May 27, 2018

Irlande : dur revers pour la dictature catholique.



Le 27 mai 2018.
                          
Don't worry, be happy.
- Meher Baba.

Rejetant 20 siècles d'obscurantisme et de superstition, la république d'Irlande rejoint -tardivement - le monde civilisé.

Par un référendum constitutionnel, l'électorat vient, à la majorité des 2/3, d'accorder aux femmes leur libération : elles auront désormais accès à l'avortement. Manifestement, les menaces d'enfer éternel pérorées par les ministres du culte du haut de leur chaire n'ont pas eu l'effet escompté (sauf sur le tiers de batraciens de bénitier à la cervelle de crustacé moyennement développée). 
              
Il faut se réjouir de cet heureux, et un peu inattendu, dénouement d'une campagne enflammée. Sur le plan terminologique, il faut rappeler qu'il est quelque peu inconscient de la part de tout catho de revendiquer l'étiquette "pro-vie" pour s'opposer à l'avortement, alors qu'il appartient à une organisation mortifère, où l'on a pratiqué joyeusement, et trop souvent impunément, les perversités sexuelles et où la torture psychologique (et physique là où elle contrôle encore le pouvoir séculier) est considérée comme un des beaux-arts.

Dans le contexte plus spécifiquement irlandais, cette étiquette est encore plus obscène quand on se souvient que le référendum du 25 mai fut précisément le résultat de l'indignation causée par le décès en couche, en 2012, de Savita Halappanavar, d’une septicémie fulgurante, lâchement assassinée par l’hôpital de Galway par son refus de lui administrer un avortement.

Cependant, on comprend la frustration du clergé irlandais : le droit à l'avortement se traduira par une pénurie de chair fraîche (et délicieusement élastique) et d'orphelin(e)s esclaves, consommables et corvéables à merci. En Europe, ses membres concupiscents peuvent donc éventuellement reluquer ces terres promises que sont Chypre et Malte où ses idéaux sont toujours en vigueur. Et il y a de juteuses places à prendre en Amérique latine et en Afrique sub-saharienne, où les congrégations sont en position d'assurer l'approvisionnement des missionnaires en manque.

Cela dit, les victoires de la civilisation sont toujours fragiles. Le bacille de la peste totalitaire, pas seulement religieuse, et pas seulement chrétienne, même après une défaite, ronge son frein et attend son heure pour frapper, si besoin est, après une mutation. Pour remercier Jean-Paul II de sa contribution à la chute du communisme, la Pologne s'est cru tenue de sacrifier sur l'autel de la reproduction ses femmes en adoptant au début des années 1990 une loi restreignant sévèrement l'accès à l'avortement que l'actuel gouvernement (la vitrine politique de l'épiscopat et, comme par hasard, antisémite et négationniste) menace de durcir.

Le spectre du Caligula roumain, Nicolas Ceausescu, fondateur de la police gynécologique de son pays pendant les jours heureux, appréciera sa consécration posthume.

LP



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