Le 22 janvier 2018.
Ecce homo.
- Jean 19; 5.
Et voilà. En France, le dernier successeur des
Dreyfus, Seznec, Richard Roman, Omar Raddad, etc. est
libre : les juges
d'instruction ont prononcé le non-lieu relativement aux accusations délirantes visant
Hassan Diab au sujet de l'attentat de la synagogue de la rue Copernic, à Paris,
en 1980.
Cette issue constitue une impressionnante preuve
de l'indépendance de la justice française. Tout est bien qui finit bien.
En effet, 28 ans après l'attentat, Hassan Diab
est arrêté au Canada; les "enquêteurs" français engagent une
procédure d'extradition contre lui; le ministre de la Justice canadien, Rob
"Ponce Pilate" Nicholson, s'en lave les mains en 2012; l'extradé est finalement
remis aux autorité françaises en 2014. Logiquement, les procureurs sont alors
fin prêts pour le procès? Sauf que, dans cette bousculade… ils avaient simplement
oublié un petit détail : ils ne disposent toujours pas d'un dossier avec une
apparence de vraisemblance!
Mais ce n'était qu'un petit contretemps. Il
s'en est suivi une détention dite "provisoire" de l'intéressé (3 ans),
qui fut confiné 22 heures sur 24 dans sa petite Ile du Diable en France
métropolitaine, pardon, mini-Guantanamo (il faut vivre avec son temps…). Un non-lieu quasi-impulsif?
Et tout cela financé, bien entendu, par le contribuable
franchouillard (qui n'a toujours pas de compte bancaire aux Iles Cayman), ce
qui vaut aussi pour l'appel interjetté de cette ordonnance en dépit de la
libération du gibier et de son retour au Canada. Un baroud…
d'"honneur"?
Mais voyons le bon côté des choses : il faut
en déduire que, en France, il y a pénurie de vrais terroristes à se mettre sous
la dent.
On invitera à l'indulgence les cyniques voyant
dans tout procureur, surtout français, un impitoyable chasseur de primes. Il
faut quand même se mettre un moment à leur place : un métèque qui a le toupet
d'être innocent, c'est vraiment rageant. Et qui a osé résister à 3 ans d'emprisonnement
en isolement, est-ce à dire de torture? C'est vraiment pas de jeu! (Et n'en
déplaise aux bonnes âmes portées sur la sensiblerie, il lui fut épargné les
fers imposés jadis au juif Dreyfus; le laxisme ne paie pas). Les érudits, puisant
dans les grands classiques de la littérature, penseront immédiatement à la
cruelle déception des fins limiers Dupondt, qui, dans "Les bijoux de la
Castafiore", tenaient, pour une fois, les coupables parfaits avec les
Tsiganes.
Que les procureurs concernés fassent contre mauvaise fortune bon cœur. Ils
n'ont rien à craindre pour leur carrière au sein de l'appareil judiciaire français
: leur éminent collègue Fabrice Burgaud le leur confirmera. Et s'ils nourrissent des ambitions
politiques, il y aura toujours d'autres Diabs…
Au pays des suicidés par 5 balles dans le dos, et de l'inspecteur
Clouseau, tout est possible.
Au Canada, le professeur Diab réclame
maintenant une enquête publique concernant le processus légal qui rend possible
la remise d'un citoyen canadien à un Etat à l'occasion tortionnaire sur la foi
d'un dossier plein de vide. En effet, cette réflexion est le moins qui est lui
est dû.
Et à ses compatriotes/contribuables.
LP
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