Plus c'est gros, plus ça passe.
- Josef Goebbels.
Le Québec a un gouvernement qui prône la
discipline budgétaire.
Quelques semaines après avoir reconnu que les
médecins avaient bénéficié, par erreur, d'un trop-perçu de 400 millions de
dollars, il rectifie le tir au nouvel an en annonçant que Mélaric, centre de
références pour alcooliques et toxicomanes qui ont la volonté de s'arracher à
leur dépendance, n'obtiendra pas les 350 000$ nécessaires à son fonctionnement.
Ce qui s'est traduit par sa fermeture. Sa gestion n'aurait pas été exemplaire.
Contrairement, évidemment, à celle de la
société Bombardier, pourtant "accro" depuis des lustres aux injections
- financières -, qui, elle, a obtenu du père Noël, euh…, rectification, du
gouvernement provincial, une généreuse rallonge de 1,3 milliards $ pour le
développement de ses avions CSeries. Un bel exemple d'interventionnisme
économique de la part de l'Etat, lequel, au lieu de prendre des garanties sur
l'ensemble de l'entreprise, "investit" de manière très ciblée dans
son secteur d'activité le plus risqué, socialisant ainsi les pertes tout en
privatisant les bénéfices.
Inexplicablement, il semblait avoir échappé à
l'éminent neurochirgurgien qu'est le Dr Phlippe Couillard de l'Espinay, baron
de Jersey, et premier ministre du Québec, qui se pique - si l'on ose dire - d'assainissement
des finances publiques, que priver ces malheureux toxicomanes de soins coûtera,
au final, plus cher au contribuable. Manifestement, avoir été au service de la
monarchie saoudite pendant plusieurs années, en encaissant sa juteuse
rémunération sur un compte bancaire dans les Iles anglo-normandes, n'a pas constitué
une expérience de nature à bien le sensibiliser aux réalités élémentaires en
matière de santé publique québécoise.
Mais tout est bien qui finit (presque) bien.
Que l'on se rassure, quelques jours à peine
après que les téléspectateurs québécois eurent vu et entendu les déchirants témoignages
des futurs ex-patients de Mélaric sur le point de regagner leur cellule de
prison ou le trottoir enneigé, comme par hasard, la ministre déléguée à la
Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique Lucie
Charlebois, a (re)fait ses calculs et vient tout juste de dégager 6 millions de
dollars qui seront accordés aux centres de lutte contre la dépendance, selon des modalités qui ne sont cependant
pas encore précisées. Ironie du sort, toujours comme par hasard, il semble, pour l'instant, que Mélaric ne profitera pas de cette
manne miraculeuse.
C'est la vie : il y a des toxicos qui tirent
mieux leur épingle du jeu que d'autres.
Bombardier a bon espoir de recevoir très
bientôt une livraison - ce ne sera pas la première - de "came" sonnante
et trébuchante de son autre "dealer" : le gouvernement fédéral.
LP
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