Tuesday, January 26, 2016

Le 26 janvier 2016. En France, on n'a pas de pétrole…




It has been said that a pretty face is a passport. But it is not, it is a visa and it runs out fast.
- Julie Burchill.


Mais on s'y console depuis toujours - à tout le moins, depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962 - en rappelant que l'on a des idées.

Il semble que le premier ministre du Canada a repris cet argument lors du sommet économique de Davos (Suisse) il y a quelques jours. Evidemment, le Canada, lui, a du pétrole. Sale, mais du pétrole quand même. Toutefois, vu la chute vertigineuse des cours de l'or noir depuis que son alliée, l'Arabie saoudite, a ouvert les robinets, on apprend qu'il vaut mieux se rabattre sur la matière grise.

Ce sage conseil ne fait que suivre la réalité sur le terrain.

En matière d'exportation d'idées vers cette région ensablée, il faut d'abord rendre hommage à un pionnier canadien : il était écrit que ce devait être un neurochirurgien, "sheikh" Philippe Ibn-Couillard. L'ex-cubiculaire de la famille royale saoudienne n'avait sans doute pas pour premier modèle le Dr Schweitzer, mais, avant d'opérer une reconversion professionnelle réussie en devenant premier ministre du Québec, il a contribué au développement de l'équipement hospitalier du royaume des sables servant à soigner les bédouins fidèles sujets de sa Majesté passés en peu de temps du chameau à la BMW climatisée. On a vu moins humaniste.

Par les temps qui courent, on fait beaucoup mieux. Peut-on imaginer utilisation plus judicieuse des neurones inventifs que la production d'avions de chasse Rafale en France et de véhicules blindés à London en Ontario, particulièrement appréciés par un client pétrolier commun payant rubis sur l'ongle, Riyadh?

Au final, ce qui compte, c'est ce qui se trouve, non pas sous les pieds, mais plutôt "entre les oreilles" des Canadiens.

Venant d'un éminent intellectuel comme Justin Trudeau, roi de la glisse et docteur ès surf des neiges, la formule est lourde de sens.

LP 

Thursday, January 21, 2016

Le 21 janvier 2016. Le père Noël est une ordure…




Plus c'est gros, plus ça passe.
- Josef Goebbels.

Le Québec a un gouvernement qui prône la discipline budgétaire.

Quelques semaines après avoir reconnu que les médecins avaient bénéficié, par erreur, d'un trop-perçu de 400 millions de dollars, il rectifie le tir au nouvel an en annonçant que Mélaric, centre de références pour alcooliques et toxicomanes qui ont la volonté de s'arracher à leur dépendance, n'obtiendra pas les 350 000$ nécessaires à son fonctionnement. Ce qui s'est traduit par sa fermeture. Sa gestion n'aurait pas été exemplaire.

Contrairement, évidemment, à celle de la société Bombardier, pourtant "accro" depuis des lustres aux injections - financières -, qui, elle, a obtenu du père Noël, euh…, rectification, du gouvernement provincial, une généreuse rallonge de 1,3 milliards $ pour le développement de ses avions CSeries. Un bel exemple d'interventionnisme économique de la part de l'Etat, lequel, au lieu de prendre des garanties sur l'ensemble de l'entreprise, "investit" de manière très ciblée dans son secteur d'activité le plus risqué, socialisant ainsi les pertes tout en privatisant les bénéfices.

Inexplicablement, il semblait avoir échappé à l'éminent neurochirgurgien qu'est le Dr Phlippe Couillard de l'Espinay, baron de Jersey, et premier ministre du Québec, qui se pique - si l'on ose dire - d'assainissement des finances publiques, que priver ces malheureux toxicomanes de soins coûtera, au final, plus cher au contribuable. Manifestement, avoir été au service de la monarchie saoudite pendant plusieurs années, en encaissant sa juteuse rémunération sur un compte bancaire dans les Iles anglo-normandes, n'a pas constitué une expérience de nature à bien le sensibiliser aux réalités élémentaires en matière de santé publique québécoise.

Mais tout est bien qui finit (presque) bien.

Que l'on se rassure, quelques jours à peine après que les téléspectateurs québécois eurent vu et entendu les déchirants témoignages des futurs ex-patients de Mélaric sur le point de regagner leur cellule de prison ou le trottoir enneigé, comme par hasard, la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique Lucie Charlebois, a (re)fait ses calculs et vient tout juste de dégager 6 millions de dollars qui seront accordés aux centres de lutte contre la dépendance, selon des modalités qui ne sont cependant pas encore précisées. Ironie du sort, toujours comme par hasard, il semble, pour l'instant, que Mélaric ne profitera pas de cette manne miraculeuse.

C'est la vie : il y a des toxicos qui tirent mieux leur épingle du jeu que d'autres.

Bombardier a bon espoir de recevoir très bientôt une livraison - ce ne sera pas la première - de "came" sonnante et trébuchante de son autre "dealer" : le gouvernement fédéral.

LP

Tuesday, January 12, 2016

Le 13 janvier 2016. Paris vaudra toujours bien une messe.



Is there some society you know that doesn't run on greed?
- Milton Friedman.

Stuff happens.
- Jeb Bush.

Les affaires sont les affaires.
- Titre d'une pièce de théâtre d'Octave Mirbeau.

"Ni gauche ni droite". Un slogan qu'affectionne souvent le front national en France…

Apparemment confirmé par l'Arabie saoudite. Il faut rendre hommage à cette monarchie pour sa capacité à s'approvisionner en matériel militaire de sources idéologiquement diverses, tout en plaçant subrepticement, très patiemment, un par un, ses pions idéologiques wahhabistes à travers le monde.

La socialiste France est ravie de lui vendre ses avions de chasse "Rafale", dernier cri du génie technologique - et de l'humanisme - français.

En ce qui concerne le Canada, elle a conclu, grâce à l'entremise de l'ex-gouvernement conservateur, une juteuse commande de véhicules blindés pour la coquette somme d'environ 15 milliards de dollars. Surprise, surprise… l'actuel et très libéral gouvernement n'a pas l'intention, en dépit de la récente exécution de 47 shiites, de revenir sur une transaction qui ne serait que de nature privée; et surtout, selon Trudeau II, il ne s'agit que de quelques jeeps…  Manifestement, le premier ministre n'est pas ingénieur mécanique. De surcroît, il ne semble pas savoir que même d'inoffensives jeeps peuvent être équipées de mitrailleuses, fort utiles pour nettoyer les rues de nuisibles manifestants.

Pour autant, fi des inquiétudes.

Justin renonce à cracher dans la soupe mijotée et délicatement assaisonnée par son prédécesseur, qu'il vilipendait pourtant copieusement pendant la campagne électorale en matière de droits de la personne, tout en exprimant son admiration béate pour la réactivité exceptionnelle qui caractériserait le système économique chinois (particulièrement goûtée, on le suppose, par les salariés âgés de moins de 10 ans). Cela dit, vu le malencontreux télescopage du calendrier du bourreau saoudien et du calendrier commercial canado-saoudien, il fallait rassurer l'opinion publique canadienne, mais il y avait un risque qu'un message porté par un petit roi à l'angélique frimousse de boy-scout attardé ne fût pas pris avec tout le sérieux nécessaire.

Il fallait donc qu'intervînt son éminence pas si grise, Stéphane Dion.

Lui seul pouvait afficher le visage grave de circonstance et assurer, les yeux dans les yeux, aux Canadiens - notamment aux 3000 électeurs employés par la General Dynamics de London concernés -, que le royaume des sables pétroliers ferait l'objet d'une stricte surveillance quant à la saine utilisation sociale de ces véhicules et il a brandi la menace d'impitoyables sanctions en cas de réexportation de ceux-ci, par exemple vers des émirats voisins.

On ne la fait pas au ministre canadien des affaires étrangères. Que les ex-employeurs de "Sheikh" Philippe Ibn-Couillard se le tiennent pour dit. Ou sinon…

Et qu'on se le dise : sont catégoriquement hors de question les ventes, par le Canada, de sabres servant aux décapitations, et de fouets destinés à châtier les blogueurs et autres hérétiques. Il y a tout de même des limites, même pour les meilleurs des amis.

Mais la vie continue… En France, le président Hollande commémore ces jours-ci avec émotion les victimes de Charlie Hebdo et du 13 novembre dernier tout en consacrant beaucoup de temps à la promotion de la - très dissuasive, cela va sans dire - déchéance de la nationalité française des terroristes binationaux.

A quand les cérémonies honorant les trois militantes kurdes assassinées en plein Paris le 9 janvier 2013 par un citoyen turc (ayant agi de son propre chef, bien entendu…)?

Un siècle après le génocide arménien.

LP

Dernière minute : la sœur de Raif Badawi, Samar, vient d'être arrêtée. Une grave erreur des autorités saoudiennes, car la colère du gouvernement canadien pourrait être terrible.