Those who cannot remember the past are
condemned to repeat it.
- George Santanya.
Le cadavre gonflé
d'eau d'un enfant de 3 ans noyé sur la plage d'une belle station balnéaire est
une tragédie qui symbolise les conséquences de la politique démagogique de
résistance sournoisement bureaucratique, plus ou moins passive, du gouvernement Harper
en matière d'accueil des réfugiés depuis plusieurs années.
Après 1945, le Canada
était très accueillant, par exemple, pour les réfugiés blancs, chrétiens, et
fuyant le communisme (l'actuel gouvernement hongrois semble avoir oublié les
événements de 1956…). Aujourd'hui, les choses sont apparemment moins évidentes
pour les Arabes musulmans, victimes en grande partie des atrocités perpétrées
par leur propre président Assad. Les quelques Syriens acceptés au
compte-gouttes, bien en-deça des objectifs fixés par le gouvernement canadien lui-même,
en savent quelque chose.
(On aura la décence d'éviter de se donner bonne conscience en
répliquant que les Etats-Unis n'ont, à ce jour, n'ont
pour ainsi dire rien fait pour les victimes syriennes du conflit qui ravage leur pays et qui découle, ô ironie,
de la création, par eux, du Frankenstein qu'est l'EI due à l'invasion de
l'Irak.)
Cela dit, il faut
rendre hommage au sens de la chorégraphie politique de Steven Harper que l'on
aperçoit souvent lors de ses conférences de presse en campagne électorale en
présence - comme par hasard - d'un Sikh au turban de couleur criante,
ostensiblement placé à ses côtés sur l'estrade au premier rang en compagnie de quelques autres autres
membres du parti au teint opportunément
bistre; on signalera d'ailleurs à ce chapitre que depuis 2011, a été fort
visible à la chambre des communes le député conservateur portant aussi un immanquable
couvre-chef sikh, au siège bien situé - le hasard fait encore bien les choses -
de sorte qu'il soit toujours capté par la caméra et apparaisse à la gauche de
l'écran lors des interventions de son chef de parti.
Des mesures concrètes
de la part du gouvernement en faveur des réfugiés seraient peut-être de nature
à mieux convaincre le public de l'ouverture d'esprit du premier ministre en matière de communautés culturelles.
Il n'est peut-être pas
inutile de rappeler que lorsque les Juifs persécutés par les Nazis dans les
années 1930 frappaient désespérément aux portes pour obtenir asile, on fit souvent,
surtout aux Etats-Unis, la sourde oreille. Les Franklin Roosevelt et les
Mackenzie King, et leurs administrations, susurraient que leurs pays ne pouvaient
tout faire (d'autant plus que l'on ne tenait pas à prendre trop au sérieux les
doléances d'un groupe ethnique honni que l'on taxait d'exagération de leurs
petits tracas depuis 2000 ans…). M. Harper reprend aujourd'hui en substance,
sinon littéralement, la formule du très socialiste ex-premier ministre
français, Michel Rocard, qui, sans rire, déclara en 1989 à plusieurs reprises, à
l'assemblée nationale et aux médias : notre pays ne
peut accueillir et soulager toute (sic) la misère du monde.
Pour tenter d'en soulager au moins ne fût-ce
qu'une parcelle, le Canada d'aujourd'hui pourrait s'inspirer de l'Equateur qui, il y a plus de 70 ans, fut,
relativement à sa population, la terre d'accueil la plus généreuse envers les
Juifs, alors que les autorités canadiennes, elles, suivaient impitoyablement la
politique résumée par un sinistre brocard.
"None
is too many".
LP
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