Tuesday, August 26, 2014

Cruelle déception : le Dr. Bolduc est un grand lecteur.

There are two motives for reading a book; one, that you enjoy it; the other, that you can boast about it. - Bertrand Russell

Source : http://www.coolnsmart.com/book_quotes/
There are two motives for reading a book; one, that you enjoy it; the other, that you can boast about it. - Bertrand Russell

Source : http://www.coolnsmart.com/book_quotes
Le 26 août 2014.

There are two motives for reading a book; one, that you enjoy it; the other, that you can boast about it.
- Bertrand Russell.

Read the best books first, or you may not have a chance to read them at all.
–Henry David Thoreau.

Seront déçus toux ceux qui pensaient que le ministre de l'éducation était au-dessus des élucubrations pseudo-intellectuelles des élites prétentieuses.

Les Québécois apprennent avec stupéfaction que, en fait, il fréquente les librairies, ayant même fait un détour par la librairie Gallimard la veille de ses déclarations controversées…

Il faut reconnaître au Dr. Bolduc une énergie mentale hors du commun, puisque les nombreuses lectures dont il se targue furent faites, en sus, il y a peu, du temps consacré à ses 1500 ou 1600 patients, et à sa charge de député. Lui? Un gaffeur? Inconcevable pour un cerveau aussi fébrile sur une multitude de fronts.

Si, il y a quelques étés, l'ex-président George W. Bush a annoncé fièrement avoir lu "L'étranger" d'Albert Camus, l'on peut croire que le Dr. Bolduc a trouvé le temps de lire les 1700 pages de "L'homme sans qualités" de Robert Musil.

LP


There are two motives for reading a book; one, that you enjoy it; the other, that you can boast about it.

Source : http://www.coolnsmart.com/book_quotes/
There are two motives for reading a book; one, that you enjoy it; the other, that you can boast about it. - Bertrand Russell

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Monday, August 25, 2014

Le 25 août 2014. Les bibliothèques scolaires sont-elles une priorité au Québec?



« Un beau livre, c'est celui qui sème à foison les points d'interrogation. »
- Jean Cocteau

 « A quoi bon apprendre ce qui est dans les livres, puisque ça y est ?  »    
- Sacha Guitry

« Les livres ont les mêmes ennemis que l'homme : le feu, l'humide, les bêtes, le temps, et leur propre contenu

- Paul Valéry

Le ministre de l'éducation du Québec vient de lancer une idée brillante en ce qui concerne les priorités budgétaires des commissions scolaires : il leur suggère de faire des compressions dans les achats de livres, puisqu'il y en a suffisamment, si on compte surtout ceux qui ont été achetés "il y a 20 ans", notamment en matière d'histoire, de sciences et de géographie. Il ne faut jamais sous-estimer le Dr Bolduc. Nul ne doit se laisser abuser par son visage poupon, ses lourdes paupières filtrant un regard bovin, sa voix geignarde et sa lenteur verbale. Tout cela n'est que trompe l'œil et cache habilement une remarquable vivacité d'esprit.

Comme il fallait s'y attendre, les réactions indignées des prétentieux élitistes ont fusé.

Mais l'on comprend plus difficilement la réaction défavorable de Philippe Couillard, baron de Jersey, même s'il a des excuses : il s'agit un ancien élève du collège Stanislas, et qui affectionne les citations de philosophes grecs. Pourtant, son subordonné, le Dr Bolduc, est la preuve vivante que la lecture de ces penseurs fumeux est inutile pour acquérir la dextérité qui lui a permis de traiter 1600 patients tout en étant député, un mandat en principe à temps complet.

Manifestement, voilà une personnalité qui ne s'inscrit pas dans la tradition des médecins hommes de lettres, qui a produit un Georges Duhamel en France, un AJ Cronin en Ecosse, et un Jacques Ferron au Québec. Il ne faut sans doute pas compter sur lui pour rédiger la version québécoise de "La chronique des Pasquier". Mais quelle importance?

Saluons plutôt un ministre de l'éducation qui a les deux pieds dans la glaise et qui a su  concevoir une solution fort judicieuse et pourtant si simple. Il suffisait d'y penser. Il n'y a que des intellos oisifs pour se répandre en diatribes au sujet de la quantité disponible de documents chargés de signes cabalistiques, sans intérêt pour les élèves.

D'ailleurs, pourquoi s'arrêter en si bon chemin?

En cette période de disette financière, on pourrait rationaliser l'espace occupé dans les bibliothèques scolaires, ou municipales, en réduisant le nombres de livres. Pour ce faire, quoi de mieux que les autodafés? Non, on ne meurt pas d'une pénurie de livres, comme en témoignent  les majestueux feux de joie nocturnes parrainés par le Dr. Josef Goebels dans les années 1930, une belle formule carnavalesque reprise plus tard par le général Pinochet.  

Au final, les bibliothèques québécoises n'ont besoin que d'un seul livre: "Fahrenheit 451".

LP

Tuesday, August 19, 2014

Le 19 août 2014. L'abbé Raymond Gravel est décédé



Serpents, race de vipères! comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne ?
- Matthieu 3: 7

Je suis le chemin, la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi.
- Jean 14:6.

L'"abbé Pierre" canadien nous a quittés pour un monde meilleur. Paix à son âme. Il se fait encenser (au propre comme au figuré) par la classe politique.

Saluons la personnalité humaniste qui est passée par de terribles épreuves, la prostitution et la toxicomanie. En outre, malgré son tabagisme qui a commencé à l'âge de 11 ans, il a quand même atteint l'âge plus ou moins canonique de 61 ans; on pourrait presque parler de miracle…

Il a un jour découvert le Christ et est devenu l'apôtre des démunis.

Sans vouloir jouer les trouble-fête, il n'est pas indécent de relativiser l'efficacité de sa démarche.

On relèvera que son obéissance au Vatican lui a valu de ne pas prolonger son expérience politique. 
D'ailleurs, si, du bout des lèvres, on l'avait autorisé à se présenter la première fois aux élections fédérales en 2006, on comptait manifestement sur sa défaite… Espoir déçu. En 2008, il est devenu impossible de finasser et l'interdiction pure et simple fut prononcée.

En effet, Notre Sainte-Mère l'Eglise n'aime pas que ses clercs briguent des postes électifs, craignant que la politique ne salisse ses délicates mains…

Pourtant, l'Eglise ne se borne pas à l'entrave à la justice en matière de pédophilie ecclésiale. La perversion du processus politique n'a pas de secrets pour elle. Sous le manteau, ou plutôt sous la soutane. Conformément à sa duplicité plus que millénaire.

Et pas toujours de manière pas si feutrée. On méditera, par exemple, les pressions exercées sur les législateurs argentins et irlandais afin d'empêcher l'adoption de lois sur le divorce; les menaces d'excommunication visant les élus de tous pays votant en faveur de lois sur l'avortement; sa lutte sans merci contre la contraception. Interventions bien politicardes qui traduisent le caractère totalitaire de l'Eglise qui cherche à tyranniser la société dans son ensemble, alors que nul législateur ne contraint les époux cathos à divorcer : ils sont libres de continuer à cohabiter et à se déchirer; nulle catholique croyante n'est obligée d'avorter ou empêchée de mettre bas 15 fois de suite.

(Incidemment, pour les ministres du culte sodomisant les petits paroissiens, la question de la contraception demeure sans intérêt pratique, et il est permis d'opiner qu'un prêtre politicien est un peu moins souillé qu'un cardinal jetant la première pierre sur une fillette brésilienne violée de 9 ans qui réclame le droit à l'avortement.)

Mais on rend grâce à l'abbé Gravel pour sa croisade, contre l'obscurantisme, et en faveur de la modernité dans l'Eglise.

On admettra que, par exemple, il est cohérent de s'opposer au célibat ecclésiastique - qui ne fut définitivement imposé qu'au XIe siècle - et de lui rester fidèle.

Toutefois, peut-on logiquement se heurter à des dogmes fondamentaux et défendre le mariage homosexuel, l'ordination des femmes, le droit à l'euthanasie, la tolérance en général, et y conserver sa place?

Pis : comment adhérer à une institution laquelle, si elle a perdu le pouvoir séculier de brûler les hérétiques, persiste à disséminer l'infantilisante mythologie des Evangiles, des guérisons miraculeuses, de mère Teresa et à canoniser des névropathes comme le frère André afin de stimuler la lucrative industrie du pèlerinage?

Ah, mais l'abbé Gravel a eu la conviction qu'une ère nouvelle a commencé avec l'élection (oui, "élection"…) du ronronnant pape François, pêcheur de midinettes, qui non seulement ne se sent plus capable de juger les homosexuels, mais assure même que les athées ne sont plus exclus du paradis!

Il faut avoir la primaire foi du charbonnier (surtout dans une certaine presse) pour ne pas comprendre que l'Eglise, après avoir été dirigée pendant des siècles essentiellement par des "bad cops", est maintenant dans une nouvelle phase de "good cop"… Une grossière, mais efficace, opération de relations publiques, digne des publicistes de Madison Avenue. Avec quel brio on occulte la menace fondamentale du Christ : Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. (Matthieu 10: 34).

Et tolérer, dans une mesure bien étudiée, des "électrons (plus ou moins) libres" comme les abbé Gravel, les dom Helder Camara… s'inscrit dans la rouée stratégie de marketing de l'Eglise, qui lui permet de souffler le chaud et le froid et d'appâter les gobeurs. L'art de ratisser large… Cela donne un vernis de crédibilité à l'Eglise et à ses fables.

L'éternel mirage du totalitarisme à visage humain…

Faut-il rappeler que les angéliques - quoique illuminés - Saint-François d'Assises n'ont jamais empêché l'émergence des sataniques Torquemada? Et que, en France, Mgr. Gaillot est toujours évêque in partibus des sables de Partenia?

Difficile de nier que l'abbé Gravel était une âme attachante. Un bémol cependant.

Sa compassion pour les victimes d'abus sexuels ne semble pas l'avoir amené à appeler sa hiérarchie à s'agenouiller en public afin d'implorer leur pardon. Elément plus troublant:  sa réprobation des actions judiciaires en indemnisation marquait la limite de sa rébellion. The "buck" stops there.

En 2008, il a raté la divine occasion de pousser sa réflexion et d'opter pour la poursuite de son action sociale par la voie séculaire - politique ou autre - et ainsi cesser, en prime, de cautionner le message de haine des Evangiles, surtout son venin antisémite.

Qui sont les vraies vipères?

LP                                                                              

Wednesday, August 6, 2014

Le 6 août 2014. La nostalgie de la pureté au Québec.


"L'intégrisme est une nostalgie du passé qui se prend pour une référence à l'éternel."
- Etienne Borne

"Au pays de Québec rien ne doit mourir et rien ne doit changer..."
- Louis Hémon dans "Maria Chapdelaine".

"Quand on est bandé, y a pas de parenté".
- Vieux dicton saguenéen.

Il est apparu il y a quelques jours, au pays de Saguenay, des affiches émanant de la "Fédération des Québécois de souche" arborant fièrement le slogan suivant: "0% Halal, 0% Casher, 100% Québécois". Mieux encore, on apprend que la métropole culturelle de la région est désormais une "ville blanche".

Craignant sans doute que le message ne soit pas suffisamment explicite, la Fédération développe de manière transparente, sur son site, ses arguments dénonçant notamment les acériculteurs accommodant les clients musulmans.

On pensait avoir atteint le sommet de l'horreur, mais la Fédération lance une alerte supplémentaire : "Le cas de la certification kosher des produits de l’érable est beaucoup plus sérieux. (sic)" (Signalons au passage que, en français correct, il faut dire "casher", comme l'ont d'ailleurs fait les auteurs des affiches en cause, ou éventuellement "kascher" selon le dictionnaire Robert).

Pour affirmer péremptoirement qu'"un rabbin a le dernier mot sur une méthode de fabrication", il faut être d'une ignorance crasse, comme le démontrent, en France, les viticulteurs qui soumettent une partie de leur cru aux rites cacher, à un coût de production évidemment supérieur, mais qui est répercuté sur le prix de vente, assumé par le seul consommateur juif.

Rappelons ce qui devrait être une évidence fondamentale: tout entrepreneur commercial privé a le droit de satisfaire la clientèle de son choix, qu'elle soit yéménite, ou shintoïste, ce qui ne lèse personne. A chaque agent économique de structurer son offre en fonction de la demande et de calculer ses coûts de production, et donc ses prix, selon la segmentation des marchés visés.  

En ce qui concerne les "lois alimentaires farfelues sorties tout droit des livres sacrés d’une religion étrangère (sic)", on eût, au minimum, espéré une dénonciation aussi virulente du christianisme, dont les origines ne sont pas précisément gauloises. Ce ne sont pas les druides qui ont imposé une chape de plomb obscurantiste au peuple québécois jusqu'en 1960.

Mais puisqu'à la Fédération on semble féru d'histoire (même si on y ignore une importante réalité historique, à savoir la présence juive dans la Gaule antique et préchrétienne) il n'est pas inutile de lui rappeler des données incontournables : les Québécois "de souche" sont les descendants d'une population française de     75 000 personnes qui habitaient le Canada en 1763. En outre, ce chiffre même résultait en partie de l'accroissement naturel: il semble que l'on ne compte que 10 000 Français à avoir émigré, avant cette date, vers nos quelques arpents de neige.

Comme si cela ne suffisait pas, n'oublions surtout pas que nos collectivités plus isolées ont connu plus que d'autres des problèmes d'inceste. Mais que voulez-vous? Il fallait bien se distraire et s'échauffer avec les moyens du bord pendant les longues soirées d'hiver, d'autant plus qu'il est particulièrement rigoureux sous nos latitudes.

Nul besoin d'avoir un doctorat en biologie génétique pour en conclure qu'un pourcentage non-négligeable de Québécois "de souche" est atteint de tares génétiques, ce qui ne favorise pas les capacités intellectuelles, en particulier l'ouverture d'esprit.

Si les nazis, s'inspirant d'un certain courant de pensée eugéniste aux Etats-Unis au XIXe siècle, croyaient aux vertus de la pureté de la race, il est scientifiquement prouvé que les brassages sont essentiels si l'on veut assurer des populations saines. Voilà qui devrait interpeller la Fédération, dont la devise est "Pour la préservation de notre peuple".

En 2014, être Québécois "de souche" ne constitue donc pas forcément un titre de gloire… On n'est pas responsable de son patrimoine génétique; on fait avec. (Et d'ailleurs on se console en se disant que le Saguenay a même l'honneur de figurer dans les manuels de médecine étrangers!). Mais de là à s'en vanter…

Est-ce un hasard si Hitler provenait d'une région alpestre enneigée où les copulations (y compris hors-mariage) entre cousins, oncles et nièces, etc., plus ou moins éloignés,  étaient monnaie courante?  

Doit-on vraiment s'étonner que cette campagne de haine ait été lancée précisément au bord des eaux glauques du lac Saint-Jean?

Pourtant, quel cadre enchanteur pour y tourner un "remake" québécois de "Deliverance"!

LP