Friday, November 17, 2023

Les éminences grises qui ont du flair au Canada et en Argentine.

 Le 17 novembre 2023.

 
Plus je vois les hommes, plus j’admire les chiens.
Madame de Sévigné.
 
“Z’avez pas vu Mirza?”
- Nino Ferrer.
 

La planète est riche en personnalités politiques hors du commun. Se sont particulièrement illustrés Donald Trump et Jair Bolsonaro; ils ont fait leurs preuves.

Vient s’ajouter le candidat à l’élection présidentielle Argentine Javier Milei, qui semble avoir de bonnes chances de l’emporter au deuxième tour de dimanche prochain,. Économiste ultralibéral, il se qualifie d’anarcho-capitaliste, et prône, par exemple, la dollarisation de l’économie, l’abolition de la banque centrale, etc..

A noter que c’est le Christ en personne (de concert avec les deux autres?) qui lui a confié sa mission : devenir “el presidente”, ce qui ne l’empêche pas d’avoir été tenté par une conversion au judaïsme, à laquelle il a finalement renoncé vu les contraintes du Shabbat, peu compatibles avec les pressions de la fonction présidentielle (incidemment, on ne sait pas si cette démarche aurait appelé en l'espèce la délicate intervention préalable d’un urologue).

En tout état de cause, Notre Seigneur a eu recours à un canal de transmission ingénieux : Conan, son chien adoré, décédé en 2018. Que l’électeur argentin se rassure : Meili continue à le consulter depuis régulièrement : la mort ne saurait interrompre des liens affectifs aussi forts avec le compagnon qu’il abreuvait de son vivant de champagne et qu’il traitait comme un membre de la famille à part entière, un fils de substitution. Ses chiens, tant défunts que vivants, sont d’ailleurs ses conseillers en matière de stratégie politique, les meilleurs du monde, selon ses propres termes. On l’aura compris.

Tout cela est fort rationnel si l’on considère que Milei suit une recette bien éprouvée : il est le digne disciple d’un homme politique de l’hémisphère nord : Mackenzie King, premier ministre canadien de 1921 à 1948 (pendant trois mandats non-consécutifs). Les ressemblances sont trop frappantes pour n’être que simples coïncidences.

Comme Milei, King était un célibataire endurci et plutôt misanthrope. Il adopta un terrier irlandais qu’il baptisa affectueusement du nom de “Pat”; il lui faisait d’édifiantes lectures et était convaincu que l’esprit de sa défunte mère habitait cette enveloppe canine. Lors d’une maladie en 1940, King dut reporter une réunion du cabinet de guerre afin de prodiguer les soins nécessaires à son plus proche conseiller quadripédique. Lors du trépas de son bien-aimé clébard, le premier ministre entonna le cantique “Safe in the Arms of Jesus”.

Il y eut une succession de “Pats”, mais, à son tour, King resta lui-même fidèle à ses petits canidés disparus, ayant pris la saine habitude de solliciter, par boule de cristal, leurs judicieux conseils concernant les grands enjeux politiques du pays. Quant aux toutous bien vivants, ils savaient s’exprimer directement au sujet des nouvelles de l’heure par le frétillement modulé de leur queue.

De là à conclure que Mackenzie King s’est réincarné chez Milei, il n’y a qu’un pas, et même une papatte.

Impossible de nier désormais l’évidence : dans les deux hémisphères, on sait que Médor est le meilleur ami de l’homme politique célibataire.

LP

 

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