Sunday, September 27, 2020

Le Vatican reprend son siège à la Cour suprême américaine.

Le 27 septembre 2020.

Qu'il en soit de même des femmes âgées : qu'elles aient un comportement digne de Dieu ; qu'elles ne soient pas médisantes ni adonnées à la boisson. Qu'elles s'attachent plutôt à enseigner le bien : qu'elles conduisent ainsi les jeunes femmes à la sagesse en leur apprenant à aimer leur mari et leurs enfants, à mener une vie équilibrée et pure, à être des maîtresses de maison bonnes et actives, à être soumises à leur mari. Ainsi la Parole de Dieu ne sera pas discréditée… Aux esclaves, tu recommanderas d'obéir à leurs maîtres en toutes choses. Qu'ils cherchent à leur donner satisfaction, qu'ils évitent de les contredire.

- Tite 2:3-9.      

You will always keep in mind that your legal career is but a means to an end, and as Father Jenkins told you this morning, that end is building the kingdom of God. You know the same law, are charged with maintaining the same ethical standards, and will be entering the same kinds of legal jobs as your peers across the country. But if you can keep in mind that your fundamental purpose in life is not to be a lawyer, but to know, love, and serve God, you truly will be a different kind of lawyer.

- Amy Coney Barrett.

C'est fait. La très catholique Amy Coney Barrett est nommé à la Cour suprême américaine par sa Majesté Orange, le président Trump, en remplacement de Ruth Bader Ginsburg.

Cette juriste a, par le passé assuré le Sénat, le (sacré)cœur sur la main, lors des audiences de confirmation de sa nomination à la Cour d'appel fédérale, de son respect total du principe de séparation de l'église et de l'Etat. Jamais, au grand jamais, elle ne laisserait son jugement être influencé par la doctrine vaticanesque. Un émouvant discours, bien catholique, à rapprocher peut-être des lénifiantes paroles de tolérance du pape François, au regard du - discret - rappel de Benoît XVI à ses ouailles portant que l'Eglise détient le monopole de la vérité depus 2000 ans, et n'a jamais hésité, au fil des siècles, à intervenir dans les affaires temporelles de la cité depuis la "conversion" de l'empereur romain Constantin sur son lit de mort en 337 : combien de pays ont pour religion d'état le catholicisme. Au  XXe siècle, l'Eglise a tenté d'entraver l'adoption de lois en matière de divorce et d'avortement en Argentine et en Irlande; dans plusieurs pays, on a menacé les élus catholiques personnellement opposés à l'avortement mais pro-choix d'excommunication et d'interdiction de communion.

Mais la foi est un tout, nous enseigne, à juste titre, Notre Sainte-Mère l'Eglise et la juge Barrett a d'ailleurs cité l'épitre aux Romains dans l'un de ses arrêts…

Chose intéressante, elle soutient qu'un juge catholique devrait se récuser de toute cause mettant en jeu la peine de mort, de peur qu'il se soumette à la très récente doctrine de l'Eglise condamnant la peine capitale (eh oui, suspension provisoire de l'Inquisition oblige…). Elle ne semble pas avoir pensé que si un baptisé a des objections de principe contre la peine suprême et irréversible, elles peuvent être le fuit d'une réflexion humaniste personnelle, parallèle et indépendante du dogme (à géométrie parfois variable, marketing oblige…).

Par contre, il semble, apparemment, qu'un juge catholique peut sereinement présider des affaires soulevant, par exemple, des questions relatives au mariage de même sexe et surtout à l'avortement. On notera au passage qu'elle n'exclut pas un revirement de la jurisprudence Roe v. Wade, qui reconnaît à toutes les femmes, y compris victime de viol et d'inceste, le droit à l'avortement. (Evidemment, vu que Mme Barrett est originaire de Louisiane, pas question de revenir sur les vieilles traditions folkloriques des familles tissées serrées du bayou).

Au final, quoi de plus rassurant, quel meilleur gage d'indépendance intellectuelle qu'une juge qui fait partie de l'organisation charismatique "People of Praise", laquelle a adopté les rationnelles doctrines pentecôtistes telles que le don de prophétie et surtout la glossolalie, qui exclut les femmes des hautes sphères de son administration et qui prêche la soumission des femmes, jadis appelées "handmaids" (mais très récemment et prudemment renommées "women leaders", marketing oblige)? Les prêtres sodomites dont l'ample soutane dissimule leurs irrépréssibles excitations doivent trembler… On peut être certain que ses positions juridiques devront beaucoup aux missionnaires.

La première étape du coup d'état judiciaire de novembre planifié par "The Donald" est franchie.

LP

 

Tuesday, September 22, 2020

Décès de l'ancien ministre de la justice canadien John Turner.

Le 22 septembre 2020.


Well, when the president does it, that means that it is not illegal. 

- Richard Nixon.

 

The thing is, you don't have many suspects who are innocent of a crime. That's contradictory. If a person is innocent of a crime, then he is not a suspect.

- Edwin Meese.

 
 
Toute la classe politique canadienne chante maintenant les louanges de l'éphémère successeur de Pierre Elliott Trudeau. Les défunts ont toujours raison.

Cependant, on se garde bien de rappeler au grand public que son héritage juridique comporte notamment la confection, à l'occasion de la "crise d'octobre" de 1970 au Canada, de la sinistre Public Order Temporary Measures Act, dite "loi Turner" : un texte répressif concocté "sur mesure", non seulement rétroactif, mais qui faisait peser la charge de la preuve sur l'accusé, et même sur le simple (soi-disant) suspect, au mépris des principes fondamentaux du droit pénal. En matière de libertés publiques, on a vu mieux. Une instrumentalisation politique classique et banale dans les pays totalitaires. (Voir les articles 8 et 9).

John Napier Wyndham Turner n'est peut-être pas descendu directement en enfer, mais ce sincère croyant devra se soumettre à une période probatoire au purgatoire.

LP

https://historyofrights.ca/wp-content/uploads/documents/OC_po_temp.pdf

 

Saturday, September 19, 2020

Tragédie judiciaire aux Etats-Unis : le décès de Ruth Bader Ginsburg.

 Le 19 septembre 2020.

It is the magician's bargain: give up our soul, get power in return. But once our souls, that is, ourselves, have been given up, the power thus conferred will not belong to us. We shall in fact be the slaves and puppets of the to which we have given our souls.

- C.S. Lewis.

Une grande dame a quitté son pays. Celle qui a défendu la dignité humaine et l'état de droit au sein de la Cour suprême américaine a finalement été emportée par le cancer. Elle a eu le toupet de mettre à l'épreuve la patience du président Trump en s'accrochant insolemment à son siège, c'est-à-dire à la vie. Les charognards républicains exultent : une heure après l'annonce du décès de RBG, le tombeur de Merrick Garland, le sénateur redneck Mitch "Dark Vader" McConnell, annonce qu'il est prêt à organiser un vote pour le successeur désigné par Donald Trump. (Ils devaient suivre les bulletins de santé de la défunte minute par minute. Good riddance!)

Quels seront les critères du président?

1) D'abord - question de dosage équilibré au sein de la Cour - il voudra un pervers sexuel qui ira tenir compagnie à la Cour à ses deux congénères, Clarence Thomas et Brett Kavanaugh. Pour paraphraser la doctrine judiciaire professée par l'avant-gardiste et immortel sénateur Roman Hruska en 1970, les débauchés ont eux aussi le droit d'être représentés et d'avoir leur chance.

2) Puis, l'heureux (non pas élu, mais) désigné devra être disposé à tenir pour avérés des "faits alternatifs". Notamment, en cas de contestation (prévisible) des résultats de l'élection présidentielle, il devra avoir l'aplomb de déclarer, sans rire, réélu son mentor, c'est-à-dire sa Majesté Orange, fût-ce au mépris de la réalité, le cas échéant. Bref, un pantin désarticulé.

Sous réserve d'un spasme humaniste de la part de 4 sénateurs républicains, vu ces critères cumulatifs, logiquement, la plus haute juridiction américaine comptera bientôt dans ses rangs une poupée gonflable, qui dit oui, oui, oui, oui, oui.

LP

Tuesday, September 15, 2020

En Amérique, le suspense électoral est terminé!


Le 15 septembre 2020.

Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent.
- Matthieu 4:19-20

Le monde entier retenait son souffle. Les journalistes n'avaient qu'une obsession. 

Mais c'est fait! Le Nouveau-Brunswick, l'autre Kentucky canadien (comme le Saguenay) vu son taux de consanguinité (les mesures de confinement dues à la pandémie n'ont pas changé grand-chose à la vie quotidienne des familles tissées très serrées) a choisi son gouvernement.

Les électeurs crustacés, qui vivent, rampent, gigotent et se vautrent dans un étroit et intime bouillon de culture, ont choisi Blaine Higgs comme Homard Suprême. Ses antennes ne l'avaient pas trompé : sa victoire a été facile, c'est passé comme dans du beurre (à l'ail). Il détiendra pour quatre ans le sceptre provincial, symbole de son autorité, la Pince d'or et siègera sur son trône, la Royale Cage.

Les fruits de mer ont de beaux jours devant eux. Les gastronomes de la planète n'ont plus de crainte pour leur approvisionnement. 

Désormais, tout baigne dans l'huile et dans le vent iodé de la baie des chaleurs.

LP