Friday, February 26, 2016

Le 26 février 2016. Le Québec a aussi ses rednecks.



The only thing that stops a bad guy with a gun is a good guy with a gun.
- Wayne Lapierre.

My Wife Yes, My Dog Maybe, My Gun Never.
- Autocollant de pare-choc très populaire dans le Sud des Etats-Unis, surtout au Texas.

Ces dernières semaines, ils ont manifesté plusieurs fois contre le projet de loi 64 de l'assemblée nationale du Québec sur l'immatriculation des armes à feu. En les voyant défiler devant les bureaux de députés, en martelant devant les caméras de télévision les pitoyables slogans intégralement repris (et traduits en québécois) de la National Rifle Association aux Etats-Unis, on reconnaissait les dignes descendants des paysans en furie du Moyen-Age.

Le Québec, cela est bien connu (ou devrait être connu), a un problème général de consanguinité : il faut rappeler que depuis la fondation de la colonie jusqu'à la conquête anglaise en 1763, il n'y a que 10 000 Français à avoir quitté la mère-patrie pour s'établir dans nos solitudes glacées. Il est clair, en observant ces chasseurs brandissant leurs pancartes comme jadis les "Jacques" leurs fourches, que les campagnes québécoises ont encore plus souffert génétiquement des affres de la promiscuité, notamment incestueuse.

Si les grands espaces favorisent les saines activités de plein air, corrélativement, elles facilitent, hélas, de plus scabreux loisirs d'intérieur, nuisibles à la diversité génétique. Pour rencontrer des filles, les jeunes - et les moins jeunes - n'y ont depuis des siècles que les réunions de famille. (L'on aura compris que, dans le Québec rural, est "métis" tout individu dont les parents ne sont cousins qu'au deuxième degré.) Forcément, vu la faible densité de population, on fait avec ce qu'on a à portée des deux mains; les distractions sont rares, surtout pendant les longues, très longues, soirées d'hiver, à part les petites cousines (au mieux) et la gâchette.

La consanguinité et le culte immodéré des armes à feu vont donc de pair : les culs-terreux québécois, comme leurs congénères du West Virginia, pratiquent l'art de tirer un coup - et même plusieurs - en famille.

Pour en revenir aux meneurs, selon eux, il faudrait plutôt mettre l'accent sur la prévention et le traitement de la maladie mentale (!).

Passons charitablement sur ce trait d'humour involontaire. Cependant, c'est là ignorer que l'enregistrement des armes à feu constitue, précisément, une mesure préventive supplémentaire qui s'impose d'autant plus que leurs propriétaires sont essentiellement issus de nos belles régions agrestes. Il est vrai que la notion de trafic d'armes est relativement complexe lorsqu'on a, depuis la naissance, les deux pieds dans la glaise.

Les faciès grimaçants, les vociférations plus ou moins (in)articulées et les gesticulations médiatiques de nos pittoresques chasseurs rustiques constituent les meilleurs arguments en faveur du strict contrôle de leurs joujoux.

A quand la prochaine jacquerie… pardon, manifestation?

LP


No comments:

Post a Comment