The only thing that stops a bad guy with a gun
is a good guy with a gun.
- Wayne
Lapierre.
My Wife Yes, My Dog Maybe, My Gun Never.
- Autocollant de pare-choc très populaire dans
le Sud des Etats-Unis, surtout au Texas.
Ces dernières semaines, ils ont manifesté
plusieurs fois contre le projet de loi 64 de l'assemblée nationale du Québec sur
l'immatriculation des armes à feu. En les voyant défiler devant les bureaux de
députés, en martelant devant les caméras de télévision les pitoyables slogans intégralement
repris (et traduits en québécois) de la National
Rifle Association aux Etats-Unis, on reconnaissait les dignes descendants
des paysans en furie du Moyen-Age.
Le Québec, cela est bien connu (ou devrait
être connu), a un problème général de consanguinité : il faut rappeler que
depuis la fondation de la colonie jusqu'à la conquête anglaise en 1763, il n'y
a que 10 000 Français à avoir quitté la mère-patrie pour s'établir dans nos
solitudes glacées. Il est clair, en observant ces chasseurs brandissant leurs
pancartes comme jadis les "Jacques" leurs fourches, que les campagnes
québécoises ont encore plus souffert génétiquement des affres de la
promiscuité, notamment incestueuse.
Si les grands espaces favorisent les saines
activités de plein air, corrélativement, elles facilitent, hélas, de plus
scabreux loisirs d'intérieur, nuisibles à la diversité génétique. Pour rencontrer
des filles, les jeunes - et les moins jeunes - n'y ont depuis des siècles que
les réunions de famille. (L'on aura compris que, dans le Québec rural, est
"métis" tout individu dont les parents ne sont cousins qu'au deuxième
degré.) Forcément, vu la faible densité de population, on fait avec ce qu'on a à
portée des deux mains; les distractions sont rares, surtout pendant les
longues, très longues, soirées d'hiver, à part les petites cousines (au mieux)
et la gâchette.
La consanguinité et le culte immodéré des
armes à feu vont donc de pair : les culs-terreux québécois, comme leurs congénères
du West Virginia, pratiquent l'art de tirer un coup - et même plusieurs - en
famille.
Pour en revenir aux meneurs, selon eux, il
faudrait plutôt mettre l'accent sur la prévention et le traitement de la
maladie mentale (!).
Passons charitablement sur ce trait d'humour
involontaire. Cependant, c'est là ignorer que l'enregistrement des armes à feu
constitue, précisément, une mesure préventive supplémentaire qui s'impose
d'autant plus que leurs propriétaires sont essentiellement issus de nos belles régions
agrestes. Il est vrai que la notion de trafic d'armes est relativement complexe
lorsqu'on a, depuis la naissance, les deux pieds dans la glaise.
Les faciès grimaçants, les vociférations plus
ou moins (in)articulées et les gesticulations médiatiques de nos pittoresques chasseurs
rustiques constituent les meilleurs arguments en faveur du strict contrôle de
leurs joujoux.
A quand la prochaine jacquerie… pardon,
manifestation?
LP
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