Wednesday, November 23, 2022

Qatar : la vraie tragédie au Moyen-Orient.

 Le 23 novembre 2022.

 Alcohol is the anesthesia by which we endure the operation of life.
 - George Bernard Shaw.

Voilà une région du monde qui fait les manchettes. Quelques exemples en vrac.

En Arabie saoudite, le rythme des exécutions (décapitations, crucifixions, etc.) a repris de plus belle. Les Shiites, femmes adultères et blogueurs impies n’ont qu’à bien se tenir. Charia oblige.

Les remous sociaux en Iran persistent, mais les pouvoirs publics ne faiblissent pas devant les insolent(e)s manifestant(e)s qui ont l’outrecuidance de réclamer plus de liberté et leur opposent l’infaillible parole divine, dont les mollahs enturbannés sont les intègres interprètes. Charia oblige. Ils prennent aussi des mesures visant à ramener les Kurdes de ce pays à l’ordre.

Mais le Qatar, hôte de la coupe du monde de football de 2022, retient évidemment beaucoup l’attention.

D’aucuns évoquent l’incongruité écologique des installations sportives à air climatisé ainsi que les conditions de vie (et de mort) des travailleurs étrangers sur les chantiers. Heureusement, le président de la FIFA, Gianni Infantino, a vertueusement dénoncé avec force “l’hypocrisie” des contempteurs de l’émirat. On ne pouvait en effet trouver mieux pour ce faire que le récipiendaire d’un salaire annuel de 2,5 millions de dollars, une pitance en comparaison avec les 3,4 millions qu’encaissait par le passé son prédécesseur Sepp Blatter.

(Incidemment, parlant de millionnaires prêcheurs, et de charia, on pense immédiatement au jésuitique filozof canadien Charles Taylor qui, du haut des 1,8 millions de dollars reçus de la fondation Templeton, tonne contre le gouvernement provincial québécois qui a pris des mesures de libération de la chappe de plomb pesant sur certaines femmes et fillettes québécoises ayant atteint l’âge de 9 ans).

Tout cela est bel et bien, mais on esquive dans tous les cas le vrai problème, à savoir la brutale et unilatérale interdiction, à la dernière minute, des boissons alcoolisées autour des stades, en violation d’un accord de sponsoring de 72 millions d’euros avec Budweiser. Un contrat qui a fait “pchhit”, et qui a mis le houblon hors-jeu. Trop, c’est trop.

Au Qatar, pour l’instant, plus question de dire que this Bud’s for Freedom, this Bud’s for you.

Mais rendez-vous dans 3 000 ans.

LP