Les sinistres signes annonciateurs de l'apocalypse.

Le 26 avril 2020.

Vous pouvez croire en Dieu de deux façons, ou comme la soif croit à l'orange, ou comme l'âne croit au fouet.

- Victor Hugo.

Les enfants sont comme la crème : les plus fouettés sont les meilleurs.

- Edmond et Jules de Goncourt.

Le COVID-19? Pas du tout. Les tremblements de terre? Vous plaisantez. Un astéroïde? Vous faites fausse route.

Ne cherchez plus. Dans un incompréhensible élan de laxisme, la Cour suprême d'Arabie saoudite (qui semble bizarrement détenir un pouvoir législatif, mais les voies du Seigneur sont impénétrables en matière de contrepoids car il n'est pas question de séparation des pouvoirs…) annonce l'abolition de la flagellation comme sanction pénale, au profit de banales amendes et peines de prison. De qui se moque-t-on? Comme s'il ne suffisait pas d'avoir retiré à l'Inquisition le pouvoir d'ériger des bûchers afin de rôtir les hérétiques. Un autre coup dur.

On reste pantois devant un tel recul, pardon, une vraie reculade devant le crime, au moment même où commence le Ramadan. Les mécréants ne peuvent que se réjouir par cette capitulation devant les forces du mal, suite à d'inconvenantes campagnes internationales droitsdel'hommistes.

Capitulation partielle, mais réelle, même si la peine de mort pour les infidèles est maintenue au royaume du pétrole. On se consolera en pensant que demeurent toujours d'actualité les décapitations, crucifixions et lapidations, ainsi que les exécutions à la tronçonneuse suivies de dissolution acide, mais elles demeurent incomplètes : la flagellation préalable publique est complémentaire et a son petit effet dissuasif. Et elle offre un spectacle de choix aux sujets du roi : rien de mieux pour aiguiser l'appétit que la vision des chairs meurtries, fouillées et arrachées par les lanières de cuir, giclant d'hémoglobine. Pour assurer la cohésion sociale dans l'oasis, rien ne vaut une bonne petite flagellation, mitonnée avec amour.

Edulcoration pénible, mais prévisible du droit pénal saoudien, dont l'origine divine n'est pourtant plus à démontrer : rien ne va plus depuis que les saoudiennes ont le droit de conduire des voitures (mais quid du chameau?). C'était écrit..... Si ces dérives sataniques continuent, les Musulmanes ne seront plus nubiles à l'âge de neuf ans. Elles devront même attendre 2 ans de plus. Etc..

Et voilà comment meurent les civilisations. (The real) Apocalypse now?

Malgré ce revers, il ne faut pas perdre espoir. Il reste des foyers de résistance au mortel virus du rationnalisme. Il y a des collectivités locales, mais éclairées, comme au Pakistan, qui ont développé les anticorps protecteurs, où l'on sait administrer la justice céleste élémentaire, au besoin sans l'intervention des pouvoir publics parfois trop timorés.

LP

Dernière minute : on annonce que l'Arabie saoudite n'imposera plus la peine de mort aux criminels qui sont mineurs! Selon le décret royal, ils seront désormais emprisonnés dans des centres de détention pour mineurs, autrement dit, des colos pour petits monstres. Scandaleux. La décadence est confirmée!

 

Le COVID-19 : le Québec a ses Dr Schweitzer!

Le 19 avril 2020.

On n'est jamais heureux que dans le bonheur qu'on donne. Donner, c'est recevoir.
- Abbé Pierre

Le Dr Gaetan Barrette, courageux radiologue et ex-ministre de la Santé libéral, gestionnaire au sens aiguisé de l'économie alors qu'il était au pouvoir, vient d'annoncer qu'il se porte volontaire pour aller au charbon, c'est-à-dire œuvrer en CHSLD (équivalent québécois des EHPAD français). Une aide qui sera appréciée vu l'hécatombe (qui rime avec "tombe") que subissent les pensionnaires de l'âge d'or hébergés par ces institutions.

Saluons tous les députés de son parti qui se découvrent le même esprit social et se déclarent prêts à lui emboîter le pas. On se bouscule pour avoir l'honneur de changer les couches des patients au soir de leur vie et de les nourrir.

On attend maintenant l'imminente arrivée de ses anciens collègues. On pense d'abord au Dr  Yves Bolduc, ex-ministre de l'éducation libéral, ex-député, et idole des bibliothécaires scolaires québécois.

Et bien entendu, à "sheikh" Philippe Ibn-Couillard, jadis humble serviteur de la famille royale pétrolière d'Arabie saoudite et ultérieurement proconsul du Québec. Nul doute que ce fidèle client des banques anglo-normandes voudra épauler son ancien subordonné et mettre la main dans la m…, euh, pardon, dans le cambouis. On peut penser que le grand cabinet d'avocats auquel s'est joint en mars dernier ce candidat malheureux au poste de directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement lui accordera un congé sans solde pour faire de l'humanitaire au Québec même, sans oublier que la Croix-Rouge, euh, pardon, le Croissant-Rouge approuvera certainement ce geste désintéressé. C'est au sein des équipes de désinfection que cette quasi-réincarnation de saint Vincent de Paul fera des miracles.

Il aura ainsi droit à la princière et inconditionnelle bénédiction de Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz Al Saoud (MBS pour les intimes), fin connaisseur en matière de produits chimiques décapants et autres dissolvants purificateurs.

LP

Le COVID-19 : La conception américaine des "services" essentiels.

Le 2 avril 2020.

Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi.

- Luc 7:9.

On se réjouira d'abord de savoir que l'industrie américaine des armes à feu prospère en cette période de pandémie, profitant de la classification accordée par l'administration Trump. En effet, peut-on imaginer protection plus dissuasive que les magnums et autres Aka-47 contre l'insidieux virus? L'utilité sociale de cette mesure dictée par le simple bon sens n'est plus à démontrer.

Mais il y a mieux. Beaucoup mieux.

Si le gouverneur de Floride, Ron DeSantis a, à contrecoeur, ordonné le confinement d'un territoire où se trouve une concentration enviable de personnes âgées, il a pris soin de préserver leurs besoins spitiruels : les lieux de culte sont exemptés. Sauf (regrettables) exceptions retenues par les autorités locales, les "Megachurches" demeurent libres d'accueillir les fidèles à bras ouverts (non gantés), avides de la bonne parole transmise par la salive des prêcheurs. De toute manière, les donations se font toujours par carte de crédit.

Il faut applaudir les personnalités religieuses qui ne plient pas devant la pseudo-science de l'homme, notamment le pasteur pentecôtiste louisianais Tony Spell (oui, "Spell", alors malheur aux mécréants qui ne croient pas en la prédestination), à la tête de la "Life Tabernacle Church" à Baton Rouge, injustement persécuté par les autorités pour avoir bravé des interdictions de services religieux, notamment dimanche dernier, lorsque se réunirent pour louer le Seigneur 1000 âmes, provenant de cinq paroisses différentes. La sainte communion a préséance et un autre rassemblement est prévu pour mardi prochain. D'ailleurs, ce messager de Dieu n'a cure des obstacles dressés par des incroyants puisque des malades du SIDA et des cancéreux ont été guéris par leur simple présence à ses offices; il produit la véritable explication scientifique de la crise actuelle : "The pandemic is politically motivated". Le rev. Spell a peut-être trouvé une inspiration oecuménique chez les Islamistes appelant périodiquement au boycott du vaccin antipolio, par exemple, au Pakistan ou au Nigéria; nul doute que les adeptes des exemptions religieuses de l'obligation de vaccination aux Etats-Unis abondent dans son sens.

Avec le carnaval de Mardi-gras de la Nouvelle Orléans, les réjouissances de printemps estudiantines sous les cocotiers au doux vent du large, et les mariages hassidiques, l'Amérique est sur la voie de la rédemption.

LP

PS. Information de dernière minute : le respectable télévangéliste Jim Bakker vient de présenter à som émission Sherrill Sellman, une spécialiste de produits de santé naturels, qui annonce le remède du COVID-19, la "Silver Solution". Hosannah! Il n'y a que les sceptiques ignares de la "Food and Drugs Administration" pour cracher dans la soupe et traduire devant la justice des hommes cet autre porteur de l'immuable parole divine.