Je suis un infâme, mais après tout, il en faut aussi! Et puis je ne fais pas ça sans raison; je le fais pour de l'argent.
-Quatrédeusix dans Le tour de Gaule d'Astérix.
On apprend que le très socialiste président
François Hollande vient de décerner - très discrètement - la légion… d'honneur
à nul autre que le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Nayef. Le
ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, invoque une « tradition
diplomatique »; en effet, le prince est en excellente compagnie, avec, par
exemple, des rois-philosophes comme Manuel Noriega et Vladimir Poutine.
Mais cette décoration est encore plus méritée.
Vu que l'Arabie saoudite est un excellent
client commercial de la France, terre de la déclaration des droits de l'homme
et du citoyen, nul doute que le prince a rendu des services exceptionnels à la
France puisque que son pays contribue directement à la bonne santé de
l'économie française. Même si la courbe du chômage n'a pas vraiment bougé
depuis l'élection de M. Hollande en 2012, on peut imaginer que la situation de
l'emploi eût été encore moins reluisante sans les juteuses commandes passées
aux marchands de canons français.
Les têtes coupées lors des exécutions au sabre
ne pèsent pas lourd dans la balance commerciale.
On peut espérer que, au double titre d'ex-roumi de cour
et de citoyen français, "sheikh" Philippe Ibn Couillard, actuel grand
chambellan du Québec, lui adressera ses sincères félicitations. Il doit bien
cela à son grand ami, un père Noel dans son genre, après plusieurs années de
bons et loyaux services grassement rémunérés.
Il devrait même envisager de le décorer de l'ordre national du Québec.
LP